Je nourris ma pratique thérapeutique de nombreuses lectures issues des théories féministes et des études sur le genre. Ces lectures ont en commun de questionner les normes sociales et les mécanismes de domination patriarcale qui dévalorise et discrimine les minorités : femmes, personnes racisées, personnes LGBTQIA+, pauvres, personnes âgées, non valides… et qui intiment pareillement aux hommes blancs et hétérosexuels de ne pas être en écoute de leurs souffrances et de leurs vulnérabilités.

Cela implique de questionner sans cesse ma pratique et de penser dans un mouvement de déconstruction de ces normes. Il s’agit selon moi de ne pas pathologiser le mal-être, mais plutôt d’écouter les histoires de chacun·e en prenant en compte le milieu socio-culturel et le contexte patriarcal.

C’est permettre de se reconnecter à sa part agissante et de s’inventer autrement avec d’autres représentations possibles, d’offrir aussi la possibilité de faire corps collectivement pour se débarrasser du poids de s’adapter seul·e à une société oppressive. C’est inviter à sortir de la croyance d’être à la source du problème. La thérapie pour restaurer la dignité humaine, pour retrouver ses ressources.

Cela implique aussi de ne pas me positionner en thérapeute sachante, qui apporterait diagnostic et solutions, mais plutôt en accompagnatrice, qui oriente la personne vers son pouvoir. La personne, elle seule, connaît, même inconsciemment, ses besoins, ses ressentis, ses ressources, ses capacités. La relation thérapeutique permet l’émergence de ces savoirs inconscients.